« Jeter de l’huile sur le feu », est-ce diplomatique ?
Par : El Mostafa NAZIH
De par leur infondé et donc leur gravité, les dernières déclarations du chef de la diplomatie algérienne contre la politique africaine du Maroc semblent constituer une malheureuse première dans le palmarès des excès de langage de certains milieux anti-marocains en Algérie à l’égard du Royaume.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a accusé, vendredi, notamment les banques marocaines de «blanchiment de l’argent du haschich en Afrique» et la Royal Air Maroc de «transporter autre chose que des passagers».
En calomniant de la sorte des entreprises d’un pays voisin ayant investi en Afrique et qui ont fait leurs preuves dans leurs secteurs économiques à l’échelle du continent, M. Messahel, en tant que chef de la diplomatie de son pays, a omis de faire montre de retenue. Au contraire, son attitude témoigne d’une frustration face aux succès économiques et politiques du Maroc et son rayonnement culturel dans le continent.
Au lieu d’«ouvrir le feu» (pour reprendre les termes d’un Site algérien) sur des institutions bancaires marocaines et sur la compagnie aérienne nationale, ce ministre aurait pu respecter le bon voisinage et se demander plutôt objectivement est-ce que les Africains croient à une quelconque action ou vision efficiente de son département envers le continent et pourquoi la présence de son pays s’éclipse en Afrique? Parce que ceux qui, après tout, payent les pots cassés de cette situation ne sont que les opérateurs économiques algériens dont certains ont malheureusement applaudi ou rigolé en écoutant les propos d’un membre de leur gouvernement. Mais n’a-t-on pas dit qu’on a les gouvernants que l’on mérite?
A savoir que l’investissement des entreprises marocaines dans le reste du continent est, depuis belle lurette, devenu une réalité palpable, encouragé par de nombreux chefs d’États, apprécié par les milieux d’affaires et vivement souhaité par les populations africaines, conscientes qu’il est générateur d’emplois et de richesse à l’échelle locale et nationale.
Quant à l’orientation africaine du Maroc que le ministre a cru pouvoir diffamer, elle va chaque jour crescendo notamment depuis le retour du Royaume à l’Union africaine et ce, sur tous les plans. Même sur le plan de l’information, force est de constater que l’actualité africaine est de plus en plus présente dans les médias marocains. Autant dire que la sortie médiatique hasardeuse du chef de la diplomatie algérienne n’ébranlera en rien l’élan de la coopération entre le Maroc et le reste de son continent.