Point de vue

CEDEAO : l’adhésion du Maroc face au compte à rebours !

Par : El Mostafa NAZIH

Le compte à rebours est lancé pour l’adhésion du Royaume du Maroc à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en tant que 16ème membre de cette organisation sous-régionale.

Dans l’attente du jour J, on peut déjà dire que l’accord de principe donné par les chefs d’Etat de la CEDEAO en juin dernier, lors de leur 51ème sommet de Monrovia (Libéria), sera entériné de manière naturelle le 16 décembre 2017 par ces mêmes leaders africains, réunis en sommet ordinaire à Abuja, capitale du Nigeria.

Et pour cause : sur le plan technico-juridique, la cadence s’était accélérée à Rabat comme à Abuja, le siège de la CEDEAO, afin d’adapter les textes et les rendre conformes au moment où, sur le plan politique, les visites de responsables s’étaient multipliées de part et d’autre, accompagnées de déclarations de soutien à cette adhésion sur laquelle tant d’espoirs sont portés en vue de booster le développement socio-économique dans les 16 pays et, par conséquent, dans le reste du continent eu égard au poids économique, notamment en termes d’investissements, du Maroc dans cette sous-région et ailleurs.

Ce n’est donc pas l’adhésion en elle-même qui constitue un sujet de discussion pour les observateurs mais plutôt les opportunités et les défis auxquels le Royaume doit faire face à la suite de cette adhésion.

Même la réserve de certains opérateurs économiques dans tel ou tel pays, soulevée avant l’accord de principe donné par les chefs d’Etat, semble être dépassée par les arguments de la majorité des soutiens qui ont fait prévaloir l’apport du Maroc, déjà palpable sur le terrain depuis plusieurs années, en matière économique, politique, sécuritaire et de formation des cadres.

Ladite réserve ne résiste pas d’ailleurs au facteur de la mondialisation économique, le protectionnisme n’étant plus de mise, imposant d’œuvrer à la compétitivité aux niveaux local et national : si ce n’est aujourd’hui, ce sera demain.

Concernant donc le Maroc, il s’agit plutôt de sa capacité de s’adapter aux besoins « spécifiques » de marchés africains, en termes d’innovation et de compétitivité ainsi que de qualité et de quantité au vu de la dimension du marché de la CEDEAO, de quelques 380 millions de consommateurs, y compris des consommateurs marocains.

A rappeler que le 52ème Sommet de ce mois de décembre devait avoir lieu initialement à Lomé, capitale du Togo, mais la situation politique dans ce pays était à l’origine de son transfert au Nigeria avec lequel le Maroc a entamé un rapprochement qui augure de meilleurs lendemains.

Fait marquant donc que cette consécration de l’adhésion du Maroc à la CEDEAO, qui constitue un événement historique, ait lieu à Abuja, offrant ainsi une autre opportunité de rencontre et d’échange entre marocains et nigérians.

Nul doute, par ailleurs, que le renforcement de la coopération économique et de la coordination politique entre ces deux pays dans le cadre de la CEDEAO est à même de  contribuer à la stabilité dans le continent et à la défense de ses droits légitimes au niveau de nombre d’instances, mais surtout au développement économique de toute la sous-région à l’image du projet stratégique de gazoduc devant traverser des pays membres de cette Communauté.

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