Point de vue

L’adhésion du Maroc à la CEDEAO : Vers la ligne d’arrivée

Par : El Mostafa NAZIH

Officiellement candidat à l’adhésion à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis février 2017 et ayant obtenu l’« accord de principe » le 4 juin 2017, à Monrovia, capitale du Libéria, lors du 51ème Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de ce groupement sous-régional, le Maroc se prépare désormais à franchir la ligne d’arrivée.

Au Maroc, on doit à présent attendre la confirmation du « comité de Chefs d’Etat et de Gouvernement » que le 52ème Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté « a décidé de mettre en place » (…) « pour adopter les Termes de Références et superviser l’étude approfondie des implications de cette adhésion », selon le communiqué final du sommet.

Le comité est « composé de la République Togolaise, de la République de Côte d’Ivoire, de la République du Ghana, de la République de Guinée et la République Fédérale du Nigeria », comme c’est précisé dans le communiqué du sommet, tenu le 16 décembre 2017 à Abuja, capitale politique du Nigeria, sous la présidence de Faure Essozimna GNASSINGBE, Président du Togo, Président en exercice de la CEDEAO. 

L’adhésion du Maroc sera donc examinée par le comité des cinq lors d’un sommet extraordinaire qui aura lieu début 2018.

Lors du 51ème Sommet, les dirigeants ouest-africains avaient « exprimé un soutien général pour la demande du royaume du Maroc, compte tenu des liens forts et multidimensionnels qu’il entretient avec les Etats membres » de la Communauté.

L’« accord de principe », décidé lors dudit sommet, signifie l’adhésion politique qui devait être suivie des étapes juridique et technique. L’étape juridique, déjà accomplie à Rabat qui avait mis les bouchées doubles, concerne les instruments de ratification et l’adaptation du traité fondateur. A la CEDEAO, il suffit qu’un « projet d’Acte additionnel » relatif à l’adhésion du Maroc soit pris, « sans qu’il soit nécessaire de recourir à la révision du Traité », selon l’étude d’impact sur l’adhésion du Royaume dont le contenu est révélé par Jeune Afrique.

Quant à l’étape technique, la dernière du processus, elle est sur la bonne voie étant donné qu’elle consiste en des négociations d’adaptation, notamment sectorielle, et ne peut-être, par conséquent, que progressive.

Concernant les conclusions de cette étude d’impact de 66 pages soumise aux pays membres, dont l’achèvement a eu lieu quelques jours avant la tenue du dernier sommet, ne laissant pas suffisamment de temps aux Chefs d’Etat pour l’examiner, Jeune Afrique écrit que, « Globalement, le Maroc est le bienvenu mais son adhésion à ce marché commun doit se faire d’une façon progressive. » Et d’ajouter, à ce sujet, que « Pour résumer, si rien n’empêche l’acceptation du Maroc au sein de la Cedeao, il faudra des mesures transitoires accompagnées d’une mise à niveau de certaines économies de la région pour bénéficier équitablement du marché commun. »

De son côté, le Royaume « prendra en compte les préoccupations économiques des pays de la zone en leur permettant de protéger leurs secteurs fragiles », a assuré à Jeune Afrique une source diplomatique.

De ce fait et au vu de ce qui précède, le Maroc aura mis de l’huile dans les rouages et, dans cet ordre d’idées, il serait utile de méditer encore plus la vision marocaine de coopération sud-sud dans l’esprit gagnant-gagnant. Elle balaierait les réticences éventuelles et serait la clef de voûte.

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