Point de vue

La corruption : L’autre « vieux métier du monde »

Par : El Mostafa NAZIH

Si la corruption est érigée en culture et est devenue un fléau partout dans le monde sous une forme ou une autre, c’est que la bureaucratie y est pour quelque chose. Ainsi, tant qu’il y a ceux qui donnent, il y aurait ceux qui prennent.

C’est vrai que cette dernière affirmation pourrait nous entraîner dans le débat sur la théorie, ou plutôt le paradoxe, de l’œuf et de la poule… mais enfin, ça se discute.

Alors, l’« endiguer », demeure une ambition, tellement le fléau est devenu ancré dans les mœurs, mais œuvrer toutefois à le combattre, être sur le vif pour en découdre avec, est toujours nécessaire, ou au moins en parler, ce qui ne peut qu’être salutaire.

A l’instar, du reste de la planète, « Mama Africa » est aussi touchée et reste, comme par le passé, pointée du doigt dans le dernier rapport de « Transparency International », celui de l’année 2016 publié en janvier 2017.

En effet, dans l’Indice de perception de la corruption 2016 de cette ONG, plusieurs pays africains font figure de mauvais élève, enregistrant une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (le pays où la corruption est endémique) à 100 (où le pays est perçu comme très peu touché par ce phénomène) ; d’où la nécessité d’en débattre en vue de l’élaboration de stratégies à même d’en atténuer les impacts néfastes économiquement, socialement et politiquement.

C’est justement le thème principal du 30ème Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba (22-29 janvier 2018), à savoir : « Remporter la lutte contre la corruption : une voie durable vers la transformation de l’Afrique ». Lequel thème tend la perche à ceux et celles qui voudraient « en découdre » avec ce phénomène social, économique et politique et ce, dans le contexte de la nouvelle réforme de l’Union Africaine et de son Agenda 2063. 

Parallèlement, toujours dans le cadre africain qui fait de 2018 une année de lutte contre la corruption, s’est tenu récemment à Addis-Abeba le 10ème Pré-Sommet de l’Union Africaine sur le genre et qui a notamment appelé les femmes africaines à se joindre à la lutte contre la corruption sur le continent.

« Gagner la lutte contre la corruption : un chemin durable vers l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes en Afrique », était le thème de cette réunion. Laquelle lutte a donc comme leitmotiv le facteur temps, la durabilité (« voie durable », « chemin durable »), ce qui est tout à fait réaliste face à l’un des « plus vieux métiers du monde ».

Une lutte de longue haleine contre la multiplication endémique d’un « métier » qui nuit à l’émergence de l’Afrique et qui, en s’accommodant avec une mauvaise gouvernance, ne soignerait manifestement pas l’image du continent, au moins, dans le prochain classement de l’Indice en question.

Espérons, toutefois, que la nouvelle réforme de l’organisation panafricaine soit prometteuse.

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