Point de vue

Commission Climat et du Fonds bleu du Bassin du Congo: Pour une vision d’avenir et d’espoir

Après les travaux, entamés le 27 avril courant à Kintélé (nord de Brazzaville), de la réunion ministérielle préparatoire du Premier Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission Climat du Bassin du Congo et du Fonds bleu pour le Bassin du Congo, l’heure est aux travaux des dirigeants africains, à partir du 29 courant à Brazzaville, avec la participation de SM le Roi Mohammed VI.

Ladite Commission a été créée sur Haute Initiative Royale lors du Sommet Africain de l’Action tenu à Marrakech en novembre 2016, en marge de la Conférence internationale sur le changement climatique (COP22).

Depuis la création du Fonds bleu, le 9 mars 2017 à Oyo, en République du Congo, en tant qu’instrument financier de la Commission, un grand pas a déjà été franchi sur la voie d’une vision d’avenir et d’espoir pour la préservation du Bassin du Congo voire le décollage de certains secteurs dans une zone de 12 pays d’Afrique Centrale et de l’Est.

La création du Fonds, lors d’une Conférence internationale, visait à assurer le financement pour atteindre les objectifs du développement escompté. Cette Conférence a été couronnée par une cérémonie de signature d’un mémorandum d’accord de création à laquelle le Royaume du Maroc avait assisté aux côtés des pays signataires à savoir, l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo, la République Démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Rwanda, le Tchad, la Tanzanie et la Zambie. D’ailleurs « le Royaume  joue un rôle central pour affirmer la résonance internationale de cette initiative », avait déclaré, en mars 2018 à Rabat, le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso.

Ce projet ne tarderait pas, sans doute, à drainer les financements nécessaires eu égard au potentiel du Bassin et au nombre ainsi qu’à l’importance des pays concernés. Il s’agit bien du second réservoir de carbone au monde après celui du Bassin d’Amazonie ; autrement dit, le deuxième poumon du globe, sachant que les spécialistes expliquent que les forêts, grâce à l’importante quantité de carbone qu’elles contiennent, en rapport avec la biomasse terrestre et la lenteur des cycles forestiers, pourraient contribuer à la limitation de l’effet de serre par l’immobilisation d’une partie de carbone émis lors de l’utilisation de sources d’énergie fossile.

La préservation des forêts de cette zone représente donc un enjeu primordial pour la réduction des effets du réchauffement climatique dans le monde. Sauver le Bassin du Congo, doit-être un enjeu majeur d’autant que onze pays de la zone sont touchés par la dégradation de ce bassin qui représente 220 millions d’hectares de forêts.

Le Fonds bleu, qui s’inscrit dans le développement durable, prévoit des projets hydroélectriques, de traitement des eaux et d’irrigation des terres cultivables, ainsi que des projets dans les secteurs de l’agriculture bio, de l’écotourisme et de l’artisanat.

En somme, les Etats du pourtour du Bassin pourront développer l’économie liée à l’exploitation des forêts vers une économie se tournant plus vers les ressources issues de la gestion des eaux.

Le Premier Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission Climat du Bassin du Congo et du Fonds bleu pour le Bassin du Congo doit examiner, à partir du 29 avril, notamment la mise en œuvre du Fonds bleu devant servir à financer la transition climatique et la croissance économique durable, dans nombre de secteurs, en Afrique Centrale et de l’Est. Ce sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement fait suite à la réunion de lancement de l’étude de pré-configuration du Fonds bleu pour le bassin du Congo qui a eu lieu en mars 2018 à Rabat.

Le Fonds de départ doit être constitué de contributions des Etats signataires de la création et de contributions de partenaires et investisseurs accompagnant la mise en place du Fonds (gouvernements, entreprises, fondations). S’y ajouteraient également les crédits alloués à la lutte contre le réchauffement climatique et à la préservation de l’environnement, à l’instar du Fonds vert pour le climat. A ce sujet, certaines sources estiment que l’Afrique ne capte que 5% des financements consentis dans le monde par les bailleurs de fonds en matière d’environnement et de climat.

Comme annoncé à Paris, en marge du sommet international sur le climat « One Planet Summit », tenu le 12 décembre 2017 dans la capitale française, Rabat est engagé à accompagner la mise en œuvre du Fonds Bleu à travers le Centre de Compétences Changement Climatique du Maroc (4C Maroc) en alignement avec les décisions prises, en octobre 2017, lors de la Conférence de Brazzaville par des ministres de l’Environnement et de l’Economie de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Cette annonce avait été naturellement bien accueillie, en son temps, par le gouvernement congolais, porteur du projet. Il est aussi naturel, pour le Maroc, dans le cadre de la fidélité aux principes de solidarité africaine séculaire, d’accompagner ce projet pour atteindre ses objectifs au profit des peuples de l’Afrique Centrale et de l’Est, et même au-delà.

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