Point de vue

A la tête de la CEDEAO, le président nigérian face aux défis de l’heure

Par : El Mostafa NAZIH

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, qui remplace son homologue angolais, Faure Gnassingbé, à la tête de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour un mandat d’une année aura, sans doute, du pain sur la planche.

Nombre de défis à caractère politique, sécuritaire et notamment économique s’invitent à l’agenda du nouveau président en exercice de la CEDEAO, élu mardi  31 juillet 2018 dans la capitale togolaise, Lomé, à l’issue du 53-ème Sommet ordinaire de l’organisation régionale.

Outre les situations de crises politiques ou de menaces sécuritaires qui planent sur certains pays de la CEDEAO, Muhammadu Buhari se trouve face à des dossiers économiques brûlants tels que celui de la création de la zone de libre-échange continentale dont l’accord l’instituant a été signé en Sommet extraordinaire le 21 mars 2018 dans la capitale rwandaise, Kigali, par 44 pays africains, mais pas encore ratifié par plusieurs d’entre eux, y compris des pays de l’espace CEDEAO.

Il y a également celui de la monnaie unique communautaire dont la mise en place progressive est prévue à partir de 2020 ainsi que celui des négociations des Accords de Partenariats Economiques (APE) avec l’Union européenne (UE) qui concernent certains pays de la CEDEAO. Ce dossier semble le plus épineux eu égard à la demande persistante de la plupart des pays africains concernés, de plus d’équilibre au niveau du contenu des textes à même de préserver le volume de leurs exportations vers l’UE, et de solutions plus favorables au développement de leurs secteurs agricole et industriel et à leur développement économique, de manière générale.

L’autre dossier qui se trouve aussi sur la table de gestion de M. Buhari est celui de l’adhésion du Maroc à l’espace économique de la CEDEAO. Celui-ci est effectivement sur les rails, étant uniquement dans une phase technique après l’accord de principe donné par le Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement le 4 juin 2017 dans la capitale libérienne, Monrovia.

Sur une note d’optimisme, le président nigérian affirme, à cette occasion sur Twitter, être « vraiment honoré » et s’engage à servir et à travailler avec ses pairs « afin d’assurer la paix, la sécurité, la bonne gouvernance et le développement socio-économique de la sous-région » et d’élever l’organisation vers de nouveaux sommets.

Le leadership de Chef d’Etat, de 1983 à 1985 et depuis 2015, à la tête de la première puissance de la région est toujours un atout dans les négociations.

Toujours est-il que certaines crises en Afrique sont tenaces et ce n’est pas en un seul mandat qu’on va en finir avec ; mais l’espoir demeure de pouvoir en débattre, au moins, sous de meilleurs auspices lors de prochains Sommets notamment celui de la CEDEAO dans la capitale nigériane, Abuja, le 21 décembre 2018.

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