Point de vue

Sahara-ONU : C’était sur la bonne voie…

Par : El Mostafa NAZIH

Le Maroc et l’Algérie ont regretté la démission de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le sahara, Horst Köhler. L’homme, qui a démissionné de sa mission pour des « raisons de santé », selon le communiqué de l’ONU, avait bien réussi à mettre autour de la même table les deux principales parties, outre le polisario et la Mauritanie, lors des tables rondes de Genève, insufflant ainsi une nouvelle dynamique politique au dossier du sahara marocain.

Au même titre que le Maroc, l’Algérie avait répondu favorablement, pour y participer. Les discussions de ce qui est désormais appelé « Genève 1 » étaient bénéfiques parce qu’au-delà de certaines déclarations de presse, faites notamment par la partie algérienne (naturelles après tout pour un différend vieux de plus de 40 ans), Horst Köhler avait soutenu, à l’issue de la réunion, qu’une solution politique est possible, ce qui l’avait incité à proposer « Genève 2 ». « Nous préparons le prochain round et nous nous attendons à une bonne réunion en mars (2019) », a-t-il déclaré en janvier dernier. Il avait, dans le cadre de la préparation de ce round, rencontré, chacun de son côté, le Maroc, l’Algérie et le polisario.

Après « Genève 2 », le responsable onusien avait estimé que « des efforts réels sont nécessaires pour créer la confiance nécessaire pour progresser ». Il a donc encouragé les délégations à explorer des gestes de bonne foi et des actions concrètes qui vont au-delà de la table ronde, lit-on dans un communiqué publié le 22 mars dernier à l’issue de cette table ronde, avant d’annoncer la prochaine « Genève 3 ».

Horst Köhler, dont la mission était marquée par un élan de réalisme et de consensus, était optimiste quant à une issue politique surtout qu’en tant qu’ancien économiste et ancien chef d’État allemand, il voulait mettre en avant l’enjeu économique et l’intérêt pour la région du Maghreb de tirer profit de ses potentialités de coopération. La « Déclaration de Genève sur le Sahara », signée par les parties à l’issue de « Genève 1 », qui s’est déroulée les 5-6 décembre 2018, est révélatrice à ce sujet. Dans ce document, les délégations présentes « ont reconnu que la coopération et l’intégration régionale, plutôt que la confrontation, constituent les meilleurs moyens de relever les nombreux et importants défis auxquels la région est confrontée ».

Pour briser la glace quant à ce différend régional autour du sahara marocain, qui n’a que trop duré, le Roi Mohammed VI avait appelé, le 6 novembre 2018 -avant même la première table ronde- l’Algérie à un « dialogue direct et franc » et proposé la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation afin de dépasser les « différends conjoncturels » entravant le développement des relations bilatérales.

Après la démission de Horst Köhler, le 22 mai courant, la table ronde « Genève 3 » prévue, reste suspendue à la nomination par António Guterres d’un nouveau Envoyé personnel qui continuerait sur la voie des deux dernières résolutions du Conseil de sécurité (2440 et 2468) et sur la voie d’une solution politique réaliste, pragmatique et durable, basée sur le compromis, dans le cadre de l’Initiative d’autonomie.

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