Les 20 ans qui ont changé le visage du Maroc
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Par : José NAWEJ
Mardi 30 juillet 2019. 20 ans viennent de s’écouler depuis que le Roi Mohammed VI a accédé au Glorieux Trône Alaouite. Deux décennies après, le Royaume change à vue d’œil. Nous sommes témoin de cette métamorphose. Témoignage.
Paraphrasant le philosophe Jean Cocteau, on peut dire de 20 ans de règne du Roi Mohammed VI que le bilan n’existe pas, il n’y a que des preuves du bilan. De 1999 à ce jour, le visage du Maroc a substantiellement changé.
Nous, qui nous rendons régulièrement dans le Royaume depuis un peu plus de dix ans, sommes témoin des métamorphoses que connait continuellement ce pays africain. Il y a une décennie, Casablanca porte d’entrée du Maroc était, certes, connu pour son dynamisme économique et son aspect très européen.
CES VILLES QUI SE MODERNISENT A VUE D’OEIL
Mais, Casa c’était aussi des bidonvilles comme on en trouve à la lisière de grandes métropoles. Pas seulement en Afrique. Dix ans plus tard, des logements précaires disparaissent de plus en plus et laissent place à des immeubles d’habitation moderne qui sortent de terre à la vitesse grand V. Ce qui est vrai de la capitale économique du Royaume l’est aussi des autres grandes villes : Marrakech, Fès, Agadir, Tanger…Le secret ? Le programme « zéro bidonville » lancé par le Roi Mohammed VI peu après son avènement au Trône.
Longtemps abonnés aux bus et autres trains ordinaires pour circuler, les Marocains accèdent au tramway et… au Train à Grande Vitesse(TGV). Des autoroutes quadrillent ou presque tout le pays. Plus d’une fois nous avons fait un rallye de « première classe » sur les belles et bonnes routes marocaines. Casablanca-Rabat-Salé-Kenitra-Meknès – Fès. Soit 255 km et de la capitale spirituelle du Maroc à la capitale touristique Marrakech en passant par Béni Mellal et Ifrane. Soit 534 km en cinq heures. Un vrai mini tour du Maroc.
Même transformation dans les provinces marocaines du sud. Sur les hameaux laissés par l’occupant espagnol à Lâayoune, Dakhla, Boujdour, des villes modernes avec des infrastructures de base n’en finissent pas de se développer. Lors de nos deux virées dans le Sahara, nous avons touché du doigt cet essor. Nous avons aussi palpé la marocanité de ces provinces du sud. Ce Sahara constitutif du Maroc à la base d’un conflit régional puisant ses racines dans la défunte Guerre froide.
Là aussi, le pragmatisme du Roi Mohammed VI fait bouger les lignes. Sans revenir sur les fondamentaux relatifs à la marocanité du Sahara, Mohammed VI a multiplié des gestes et initiatives de paix qui forcent l’estime de la communauté internationale. Sous son impulsion, le Maroc a réintégré l’Union africaine.
SAHARA MAROCAIN : LES LIGNES BOUGENT ENFIN
Ce retour permet à Rabat et à l’écrasante majorité des pays africains de faire avancer la question du Sahara marocain de l’intérieur. Un dossier dont l’ONU a désormais l’exclusivité dans les négociations. Et à ce niveau, le plan d’autonomie élargie sous souveraineté marocaine proposé en 2007 a été accepté par le nec plus ultra de la communauté internationale comme l’unique base d’une solution réaliste et pérenne.
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Sous Mohammed VI, le Maroc a fait de l’Afrique la pierre angulaire de sa politique extérieure. Chez ce souverain plus faiseur que diseur, cela se traduit par le nombre incalculable de ses safaris à travers le Continent. Des tournées assorties d’accords de coopération à impact visible. De Dakar à Libreville en passant notamment par Abidjan, Conakry, l’expertise marocaine est à l’œuvre. Banques, assurances, bâtiments, agriculture… Le Maroc est devenu l’un des principaux investisseurs africains en Afrique de l’Ouest et dans la sous-région CEMAC. Un exemple concret de la coopération intra-africaine.
En même temps le Royaume est devenu un hub pour l’Afrique. De plus en plus de puissances économiques planétaires placent à juste titre leur curseur sur le Maroc comme porte d’entrée sur le Continent .Cette Afrique qui est de plus en plus présente dans l’environnement marocain. Pas seulement les officiels en mission à Rabat, Marrakech ou encore Skhirat. Mais des Africains lambda -étudiants, commerçants…- . La régularisation massive -sans précédent- des sans-papiers décidée par le Roi est passée par là.
ANTIDOTE A L’EXTREMISME
Ce n’est pas tout. En vingt ans, la Maroc a réussi à se poser en antidote à l’extrémisme religieux et son corolaire le terrorisme. L’islam sunnite de rite malékite prônant le juste milieu s’avère un rempart contre tous les « ismes » dangereux. Le Maroc est devenu un réceptacle de l’islam des lumières. Nombre pays africains et même européens recourent à l’expertise marocaine pour la formation des Imams. Commandeur des croyants, le Roi Mohammed VI garantit la liberté des cultes aux deux autres religions du Livre. Preuve de la coexistence entre islam et christianisme la visite, fin mars, du Pape François au Maroc.
DEFIS SOCIAUX AFRICAINS
Pour le reste, les inégalités encore prononcées, les disparités entre des régions, l’absorption du chômage des jeunes témoignent des défis à surmonter. Comme quoi, au Maroc comme ailleurs, l’heure n’est pas au « tout va très bien madame la Marquise ». Le Roi lui-même en est conscient. Une chose est pourtant sûre : en 20 ans, le Maroc a effectué un grand bond quantitatif comme qualitatif en avant. Le verre est plus à moitié plein qu’à moitié vide. (Source: «forumdesas.org», mardi 30 juillet 2019)