Nouvelle administration américaine : Quelle politique au Maghreb et au Moyen-Orient ?

Par : El Mostafa NAZIH
Les orientations éventuelles de la politique étrangère de la prochaine administration américaine dirigée par le nouveau Président, Joe Biden, dans la région maghrébine et arabe ne connaîtront pas de changements radicaux au vu des constantes qui régissent la diplomatie américaine dans la région. C’était-là l’une des affirmations des participants à la rencontre interactive à distance organisée, vendredi 27 novembre, par le Conseil marocain des Affaires étrangères (CMAE).
Tenue sous le thème principal : « Quelle politique américaine dans nos régions maghrébine et arabe après la victoire du démocrate Joe Biden aux élections présidentielles aux États-Unis d’Amérique ? », cette rencontre, retransmise en direct sur « Facebook » et dont la coordination a été confiée au président du CMAE, Mohamed Senoussi, a été marquée par les exposés de Noureddine Sefiani, ancien ambassadeur dans nombre de capitales, Mohamed Redouane, directeur de publication du bimensuel +Saout Al Moutakaid+ et du journal électronique +Labib.ma+, chercheur en relations internationales, et Mohamed Amattat, universitaire et chercheur.
M. Sefiani a ainsi abordé « la possibilité de fortifier les relations maroco-américaines à l’ère du président élu Joe Biden », alors que M. Redouane a axé son intervention sur « les effets du +trumpisme+ sur la situation régionale arabe au cours des quatre dernières années ». Quant à M. Amattat, il a traité l’évènement en relation avec le Maghreb et particulièrement la Tunisie sous le thème : « Biden à la Maison Blanche et au Maghreb : le cas de la Tunisie comme modèle ».
Il en ressort notamment que des questions se posent quant à la nature de l’approche que la nouvelle administration américaine adoptera dans ses relations avec les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Joe Biden sera-t-il en mesure d’apporter un changement dans le traitement de certains dossiers concernant la région arabe, par rapport à la politique et au style de Donald Trump, s’est-on demandé ?
Ce qui parait clair toutefois est que la nouvelle administration aura intérêt à rétablir le rôle américain et sa présence sur la scène internationale, au sein des organes et organisations dont Trump, le 45ème Président, a annoncé son retrait.
Les relations entre le Royaume du Maroc et les États-Unis, qui reposent sur des composantes historiques et piliers solides, restent encadrées par de nombreuses considérations et accords établis, dont le principal est l’Accord de libre-échange, ainsi que le rôle du Maroc et sa réussite dans la lutte contre le terrorisme à travers une politique efficace et efficiente reconnue par Washington.
Outre le Maroc, allié majeur hors-OTAN des Etats-Unis depuis 2004, lorsque George Bush était Président, la Tunisie a également bénéficié de ce statut en 2015, sous la Présidence de Barak Obama. Au niveau maghrébin, donc, l’administration de Joe Biden ne va certainement pas s’écarter des constantes de la politique américaine dans la région, que cette politique soit sous l’impulsion des démocrates ou des républicains. Laquelle région qui a connu le printemps arabe et qui lutte contre le terrorisme et les répercussions économiques du Coronavirus.
Les enjeux majeurs, cependant, sur lesquels l’impact du « trumpisme » restera tangible sont le conflit arabo-israélien et celui avec l’Iran. On en saura un peu plus à la lumière des profils des membres de la nouvelle équipe du 46ème Président.