Sommet UA: Le Maroc appuie le processus nécessaire et pragmatique de réforme institutionnelle
Rabat – Le Maroc, en tant que membre du Comité Consultatif sur la réforme institutionnelle de l’Union africaine (UA), appuie le processus de réforme institutionnelle de l’UA depuis son lancement, parce qu’il est nécessaire dans sa substance, et pragmatique dans sa démarche, a affirmé samedi le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
Intervenant à l’occasion de la 34ème session ordinaire du Sommet de l’UA qui se tient par visioconférence, M. Bourita a indiqué qu’en cohérence avec la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « notre famille institutionnelle doit évoluer vers une plus grande efficacité et une rationalisation de l’organisation panafricaine, afin d’être en phase avec les attentes des populations africaines ».
C’est dans cet esprit que le Royaume s’est inscrit dans le processus de réforme institutionnelle de l’UA, a-t-il souligné, notant dans ce sens que « le Rapport intérimaire sur la réforme institutionnelle de l’UA, présenté par le Président de la République du Rwanda, Paul Kagamé, est un exemple de détermination structurante et de leadership clairvoyant, sur un chantier des plus stratégiques pour notre Union ».
Pour le Royaume du Maroc, 2021 est aussi déterminante que 2002, qui a vu notre organisation faire sa première mue institutionnelle. A ceci près, que nous le faisons aujourd’hui avec le recul de l’expérience, avec la confiance de nos acquis, mais aussi les enseignements de nos lacunes, a-t-il relevé.
Nous devons prendre la mesure de ce tournant institutionnel, a souligné M. Bourita, estimant que l’UA est au commencement d’un chapitre nouveau que nous voulons enraciner dans le panafricanisme authentique, qui s’inspire de la vision des pères fondateurs. « Nous l’affirmons avec d’autant plus de loyauté à cette vision, que nous célébrons fièrement le soixantenaire de la Conférence de Casablanca de 1961 ».
Ainsi, le Maroc se félicite que, grâce au leadership du Président Kagamé et de l’engagement du Président de la Commission de l’UA, M. Moussa Faki Mahamat, ce processus se déroule à travers une démarche exemplaire de dialogue, de co-construction et de co-appropriation, dans laquelle nous nous mobilisons pour moderniser l’UA et l’outiller pour l’avenir, a-t-il ajouté.
Mais autant le Royaume se félicite des progrès réalisés dans la mise en place des organes et structures décidés par ce processus, autant il souligne l’importance de parachever ce processus de manière prompte, dans un esprit de consensus et de co-appropriation, a rappelé le ministre, relevant que « la crédibilité de notre organisation se détermine à la lumière de sa cohérence et de son efficacité ».
C’est pour cela que le Royaume reste convaincu que la réforme aura un goût d’inachevé tant que l’un des organes principaux de l’UA, en l’occurrence le Conseil de Paix et de Sécurité, n’a pas fait l’objet d’un examen lucide et d’une réforme profonde, comme l’a recommandé le Rapport du Président Kagamé, a fait observer M. Bourita, appelant à s’y atteler, sans retard, « si nous tenons à nous donner les outils de raffermir la paix et la stabilité de notre continent ».
Dans Son discours au 29ème Sommet de l’UA, SM le Roi Mohammed VI a souligné que « la mise en œuvre de cette réforme n’est plus un luxe, mais une impérieuse nécessité, au regard des enjeux et des défis considérables, que notre continent doit relever », a poursuivi M. Bourita, arguant que si « la réforme structurelle est nécessaire, elle ne se suffit pas à elle-même, mais doit aller de pair avec une évolution profonde de la culture institutionnelle ».
La modernisation des méthodes de travail, la culture du résultat, l’esprit de responsabilité, le souci permanent de la qualité, mais aussi celui de l’éthique, de la transparence et de la bonne gouvernance, sont tout aussi déterminants que la rationalisation des organes et des instances, a-t-il soutenu.
A cet effet, l’unité de réforme institutionnelle doit être renforcée par des moyens humains et logistiques suffisants et adéquats, pour réussir sa mission, dans le cadre d’une politique de suivi et de reddition des comptes, a étayé le ministre marocain, notant que les Etats membres de l’Union Africaine, ne peuvent se satisfaire d’une réforme réussie sans une véritable autonomie financière de l’Organisation répondant aux prérequis de transparence, d’inclusive, d’égalité et d’équité.
« Le Royaume du Maroc restera engagé, comme il l’a toujours été, pour faire avancer ce processus auquel il croit profondément, comme levier stratégique pour l’Afrique que nous voulons », a-t-il conclu.