Libye: le CS soutient le mécanisme de cessez-le-feu
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité vendredi dernier une résolution qui appelle toutes les forces étrangères et tous les mercenaires à quitter la Libye et donne le feu vert à une équipe de l’ONU pour surveiller l’accord de cessez-le-feu convenu en octobre 2020.
Lors d’un deuxième vote vendredi 16 avril 2021 à New York, les ambassadeurs ont également adopté à l’unanimité une résolution renouvelant les mesures relatives à l’exportation illicite de pétrole jusqu’au 30 juillet 2022, selon le site de l’ONU.
L’accord de cessez-le-feu négocié par l’ONU l’année dernière a été signé par des représentants militaires du Gouvernement libyen d’accord national (GNA), internationalement reconnu, et par l’administration rivale de « l’Armée nationale libyenne » (ANL), basée à l’Est du pays.
Cet accord appelait également à la mise en place d’un mécanisme de suivi pour sa mise en œuvre, et les détails ont été précisés dans les propositions du 29 décembre, soumises par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, comme demandé par le Conseil.
Déploiement de l’équipe de surveillance du cessez-le-feu
En février dernier, le Conseil de Sécurité a envoyé une lettre à M. Guterres demandant qu’une équipe préliminaire soit déployée en prévision de la formation de la nouvelle équipe, sous l’égide de la Mission d’Appui des Nations Unies en Libye, la MANUL, et demandant un rapport sur les travaux de l’équipe.
Ce rapport a été soumis au Conseil en mars, et le chef de l’ONU a proposé la semaine dernière un déploiement par étapes pour l’équipe de surveillance du cessez-le-feu de la MANUL, qui nécessiterait un maximum initial d’environ 60 personnes, selon des détails relayés jeudi 15 avril lors d’une conférence de presse à New York.
Les observateurs « seraient déployés à Syrte une fois que toutes les conditions d’une présence permanente auront été remplies, y compris, évidemment, les aspects sécuritaires, logistiques, médicaux et opérationnels », a déclaré le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, cité par « ONU-Info », indiquant qu’« entre-temps, une présence avancée serait établie à Tripoli dès que les conditions le permettront ».
Et d’ajouter que les observateurs de la MANUL travailleront aux côtés des observateurs de la Commission militaire mixte 5 + 5.
La résolution qui vient d’être adoptée, donne son approbation au plan de surveillance du cessez-le-feu du Secrétaire général et note la nécessité d’un appui constitutionnel et législatif pour que le nouveau processus électoral libyen soit en place d’ici le 1er juillet prochain, avant les élections législatives et présidentielle prévues le 24 décembre 2021.
La résolution souligne que la Commission militaire conjointe du GNA et de l’ANL doit élaborer un plan plus large précisant comment le mécanisme de cessez-le-feu sera mis en œuvre et comment les observateurs de la MANUL peuvent être déployés.
La résolution 2570 du mécanisme de surveillance, « exhorte également vivement » les États à soutenir l’accord de cessez-le-feu convenu en octobre, y compris le retrait, « sans délai », de toutes les forces étrangères et mercenaires de Libye, selon la même source.
Informant les journalistes juste avant que les résultats du vote ne soient divulgués au Conseil, M. Dujarric a déclaré que l’ONU s’était engagée à « aider les dirigeants politiques de la Libye », insistant que « ce que nous voulons voir, c’est que tous les combattants étrangers quittent la Libye ».