Voici la Revue de Presse de Capitales africaines
Plusieurs sujets d’actualité font la « Une » de la presse africaine, ce jeudi, focalisant notamment sur la situation au Tigray dans le Nord de l’Ethiopie, la corruption en Afrique du Sud, l’allègement des restrictions imposées face au Covid-19 au Rwanda, la recommandation du Comité de Conjoncture Economique concernant la réduction du train de vie des membres du gouvernement en République démocratique du Congo (RDC) et les derniers développements politiques en Tunisie. Les détails :
-D’Addis-Abeba :
En Ethiopie, +The Ethiopian Herald+ s’intéresse à la situation au Tigray en notant que les rebelles du front de libération du peuple du Tigray (TPLF) veulent répondre la famine dans cet Etat régional en continuant sur la voie de la guerre.
« Les principaux objectifs de la junte terroriste du TPLF sont d’exposer la population du Tigray à la guerre et d’accroître la pauvreté dans la région », souligne le journal qui cite un expert éthiopien.
« La junte terroriste du TPLF n’a pas accepté les négociations de paix et a attaqué le commandement nord de la Force de défense nationale (armée fédérale) le 4 novembre 2020. Il s’agit d’une trahison nationale », relève l’expert cité par le quotidien.
« La junte terroriste » veut poursuivre la guerre et provoquer la famine dans la région, souligne le journal, rappelant que le TPLF avait déjà utilisé cette tactique pour accéder au pouvoir il y a quatre décennies.
De son côté, +Fana BC+ a relevé que certains médias occidentaux ont réservé un traitement biaisé des informations relatives à l’appel du gouvernement éthiopien à la mobilisation générale contre les rebelles du TPLF.
La plupart des médias continuent de fermer les yeux sur le danger de « l’organisation terroriste TPLF » sur la stabilité du pays, souligne le média éthiopien.
-De Pretoria :
En Afrique du Sud, +The Citizen+ rapporte que le Président Cyril Ramaphosa a comparu, mercredi, devant la Commission d’enquête sur la « Capture de l’Etat », un phénomène qui renvoie à la corruption généralisée ayant marqué le mandat de l’ex-président Jacob Zuma.
« La première partie de sa comparution portera sur des questions en suspens après son témoignage apporté au nom du parti du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) les 28 et 29 avril 2021 », précise le journal en citant un communiqué de la Présidence sud-africaine.
Selon la même source, la Commission d’enquête se penchera par la suite sur des questions relatives à ses fonctions en tant qu’ancien vice-président et actuel président.
Pour sa part, +Sunday Independent+ indique que plusieurs partis politiques sud-africains ont appelé le gouvernement de leur pays à plus de transparence en ce qui concerne le déploiement des forces armées au lendemain des émeutes violentes qui ont secoué plusieurs régions du pays.
Selon Sarel Jacobus François Marais, député du principal parti d’opposition l’Alliance démocratique (DA), « le gouvernement aborde les détails du déploiement de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) dans des réunions à huis clos sous prétexte que certaines informations pourraient être utilisées au détriment de notre pays ».
Il se fait l’écho également d’une déclaration du porte-parole du Parti du Congrès du peuple (Cope), Dennis Bloem, selon lequel « les zones stratégiques nationales sont censées être gardées tout le temps et pas seulement lors de circonstances spéciales ».
-De Kigali :
Au Rwanda, les journaux locaux consacrent leur « Une » à la décision du gouvernement rwandais d’assouplir les restrictions sanitaires imposées face au Covid-19, relevant qu’il s’agit du premier allégement depuis plusieurs mois.
Le quotidien +The New Times+ écrit que le gouvernement a décidé de réduire les heures du couvre-feu de deux heures, entre 20h00 et 4h00, et d’autoriser la réouverture des lieux de culte, citant dans ce sens un communiqué publié mercredi soir par le Bureau du Premier ministre.
Les restaurants, qui proposaient uniquement des services de livraison jusque-là, ont été autorisés à accueillir des clients, indique le journal, ajoutant que le tourisme reste autorisé mais les visiteurs, locaux et étrangers, doivent respecter un strict protocole sanitaire.
Son confrère +KT Press+ indique que cet assouplissement a été guidé par la baisse des cas positifs, alors que le pays poursuit sa campagne de vaccination massive, ajoutant que cette mesure a été prise au terme d’un conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat, Paul Kagame.
-De Kinshasa :
En RDC, le quotidien +Forum des AS+ titre sur le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde qui a proposé la réduction du train de vie du Gouvernement. Selon le quotidien de la capitale rd congolaise, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a présidé, mercredi, 11 août à la Primature, la réunion du Comité de Conjoncture Economique (CCE) avec les ministres sectoriels. Le CCE a relevé que l’augmentation des recettes publiques sert plus au fonctionnement des institutions de la République qu’aux investissements. D’où la décision imminente de revoir à la baisse, après examen au prochain Conseil des ministres, le train de vie des membres du Gouvernement. Notamment, par la baisse des émoluments des ministres et des frais de fonctionnement des ministères.
Dans le compte-rendu, le Ministre d’Etat, ministre du Plan, Christian Mwando, a donné les grandes lignes de cette importante réunion. « La situation économique du pays est globalement stable. Les recettes sont sur une bonne voie. Cependant, le Premier Ministre et les membres du Comité de conjoncture économique ont constaté que les recettes servent essentiellement aux dépenses de fonctionnement et aux dépenses courantes, et très peu aux investissements. C’est ainsi qu’il a été suggéré par le Premier Ministre, qu’au prochain Conseil des Ministres, une proposition soit faite pour la réduction du train de vie du Gouvernement notamment par la baisse des salaires des Ministres et la baisse des frais de fonctionnement. Il a été également constaté que le ministre de l’Économie a signé l’arrêté sur le trafic aérien avec une baisse de 45 et 70 % des prix de vol à l’intérieur du pays.
Le quotidien +La Prospérité+ planche, pour sa part, sur le musicien Fally Ipupa désigné officiellement Ambassadeur national de l’UNICEF. D’après la consœur, le chanteur congolais Fally Ipupa a été nommé Ambassadeur national de l’UNICEF mardi, 10 août 2021, en République Démocratique du Congo, en marge de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel. L’artiste musicien rejoint ainsi les centaines d’artistes, d’athlètes et de personnalités à travers le monde qui mettent leur talent au service de la promotion des droits de l’enfant.
-De Tunis :
En Tunisie, +Tunisie Numérique+ revient sur les déclarations du président tunisien Kaïs Saïed dans lesquelles il a fait part, en recevant le ministre de l’éducation, de sa satisfaction du fait que l’Etat continue de fonctionner de façon quasi normale, malgré la situation exceptionnelle qu’il vit.
Selon le média, le chef de l’Etat a assuré qu’il a été obligé de prendre ces mesures exceptionnelles, pour faire face au danger qui n’était plus imminent, mais qui était devenu omniprésent et quotidien.
Il a noté qu’il a agi conformément à la Constitution, au contraire de ce que d’aucuns prétendent qu’il s’agit d’un coup d’Etat.
Sous le titre : « Changement en douceur », l’éditorialiste du quotidien +La presse de Tunisie+ souligne, de son côté, que d’aucuns appellent à revoir les bases du système politique post-janvier 2011 et le clament si fort, si haut que parfois ils risquent de tomber dans la précipitation, dans l’approximation.
« Oui, ce système doit changer, doit mettre fin à tous les égarements politiques et à l’émiettement de l’autorité publique », soutient le journal, qui fait observer que tout le monde en convient, mais la grande divergence, c’est de savoir comment et quand opérer ce changement.
Il note qu’apparemment, les changements brusques et radicaux n’ont rien donné au gré des expériences, estimant qu’un changement constitutionnel et politique en douceur, c’est ce qui fera du bien à cette Tunisie en panne de visibilité et de souveraineté de l’Etat. « Concrètement, et en attendant la feuille de route du Président qui tarde à venir, nous sommes en mesure de parler d’un changement intelligent qui doit toucher deux points essentiels : la nature du régime politique et aussi le mode électoral », explique l’éditorialiste.
Il fait savoir que de ce premier point, découlent les prérogatives futures du Parlement (le problème le plus pénible) et ce qu’en sera le pouvoir qu’on accordera aux députés.
Selon le quotidien, cela demande, sans le moindre doute, un changement partiel de la Constitution de 2014. « Tous les chemins mènent à ce changement de constitution, ce n’est pas un secret », poursuit-il, se demandant si ces chantiers politiques de réforme, de proposition d’une alternative, nécessitent d’impliquer tout le monde.
Il ajoute que si on veut que ce soit un changement en douceur qui prenne en compte la sensibilité du contexte actuel, la réponse est affirmative, précisant que tous ceux qui sont concernés par le changement du système politique méritent d’être consultés par le Président qui détient en main pratiquement toutes les ficelles du jeu. « Mais si on s’amuse à prendre l’avis de n’importe qui, si on essaye de mettre toutes les opinions, même contradictoires, on aura un résultat qui ressemblera à celui de 2014 », avertit-il, indiquant que c’est le dosage intelligent et subtil qui assure à la fois un changement en douceur, prompt et surtout efficace, qui compte.
Le consensus à tort et à travers peut amener des réalisations non sensées ou évasives, détaille-t-il, recommandant de nouvelles règles du jeu politique en tirant les enseignements des ratages du passé et des ambitions du futur. (Avec MAP et ACP)