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Rupture avec le Maroc: l’Algérie entend rallier sa population contre un ennemi externe (Think tank)

Par la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc, l’Algérie tente de détourner l’attention de sa population des problèmes internes et de la rallier contre un ennemi externe, selon le centre de réflexion américain Middle East Institute (MEI).

Dans un article publié récemment sous le titre : « Qu’est-ce qui alimente l’escalade des tensions entre l’Algérie et le Maroc ? », la directrice du programme Afrique du Nord et Sahel au sein du MEI, Intissar Fakir, relève que l’Algérie a choisi de rompre ses liens « déjà réduits au minimum » avec le Royaume « même au risque de mettre en péril ses principales exportations énergétiques, ce qui revient à tracer une ligne dans le sable et à totalement renier au Maroc la moindre influence, tout en cherchant à détourner l’attention de son opinion publique des problèmes internes et de la rallier contre un ennemi externe ».

« En effet, le plus grand défi pour les dirigeants militaires algériens est de convaincre une population repliée sur elle-même que le Maroc représente une menace plus importante pour son bien-être que les défis économiques, politiques et sécuritaires internes », explique l’analyste.

Et de rappeler que « la rancune et la suspicion envers le Maroc nourries par les militaires et l’élite au pouvoir en Algérie sont profondes et remontent au conflit frontalier des années 1960 et aux tensions idéologiques de l’époque de la Guerre froide ».

« Les ambitions croissantes du Maroc pour étendre son influence politique et économique régionale restent ainsi alarmantes pour certains au sein de l’armée algérienne », a-t-elle encore relevé.

De l’avis de l’auteure de l’article, la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara « a porté un coup » aux efforts algériens pour isoler le Maroc sur cette question. La reconnaissance américaine constitue « une victoire majeure » pour le Maroc, a-t-elle noté.

Par ailleurs, l’analyste du think tank basé à Washington souligne que l’Algérie affiche « une méfiance extrême à l’égard de la coopération maroco-israélienne croissante », rappelant qu’Alger avait « vivement critiqué » la normalisation des relations entre Rabat et Tel Aviv.

Et pour cause, l’Algérie est « de plus en plus soucieuse de s’affirmer en tant que puissance régionale après deux années de troubles internes et un retrait encore plus ancien des affaires régionales ». (Avec MAP)

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