Les violences contre les femmes ne sont pas inévitables, le changement est possible, selon l’ONU
La violence basée sur le genre est « une crise mondiale », a estimé la cheffe d’ONU Femmes, Sima Bahous, lors d’un événement virtuel organisé à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, commémorée chaque année le 25 novembre.
« Dans nos propres quartiers, des femmes et des filles vivent en danger. Dans le monde entier, les conflits, les catastrophes naturelles liées au climat, l’insécurité alimentaire et les violations des droits de l’homme exacerbent la violence contre les femmes », a-t-elle déclaré, citée sur le site de l’ONU qui fait remarquer que dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les préjugés sexistes ont alimenté les actes de violence envers les femmes et les filles.
La cheffe d’ONU Femmes a expliqué que ce type de violence « n’est souvent pas signalé, réduit au silence par la stigmatisation, la honte, la peur des auteurs et la crainte d’un système judiciaire qui ne fonctionne pas pour les femmes ».
De l’espoir à l’horizon
Malgré cela, Mme Bahous estime qu’il y a de l’espoir et que de nouvelles opportunités s’ouvrent.
« Il y aura des engagements financiers et politiques concrets, ainsi que des initiatives à plus grande échelle dans des domaines critiques : services de soutien aux survivants, cadres juridiques et davantage de ressources pour les organisations de terrain », a notamment assuré la Directrice exécutive d’ONU Femmes.
Sous réserve de la disponibilité de fonds suffisants, le plan quinquennal ambitieux de la Coalition vise comme objectifs de «garantir que 550 millions de femmes et filles supplémentaires vivent dans des pays où les lois et les politiques interdisent toutes les formes de violence basée sur le genre» ; de «soutenir 55 pays de plus dans la promulgation de lois interdisant les mariages d’enfants» ; d’«augmenter de 500 millions de dollars les investissements dans les stratégies de prévention fondées sur des faits probants» ; et de «renforcer les capacités des forces de l’ordre en matière de lutte contre la violence basée sur le genre dans 100 pays».
Le changement est possible
« La violence contre les femmes n’est pas inévitable », a pour sa part déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, selon «ONU-Info».
« Les bonnes politiques et les bons programmes donnent des résultats », a souligné M. Guterres, citant les stratégies à long terme qui s’attaquent aux causes profondes de la violence, la protection des droits des femmes et des filles, ainsi que la promotion de mouvements de défense des droits des femmes forts et autonomes.
L’Organisation des Nations Unies a construit ce modèle grâce à son partenariat avec l’Union européenne (UE), et ce, dans le cadre de l’initiative Spotlight.
« Le changement est possible et le moment est venu de redoubler d’efforts pour, qu’ensemble, nous puissions éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles d’ici 2030 », a-t-il déclaré.
La violence liée au sexe : pas de frontières
Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid, a déclaré que l’une des caractéristiques de la violence sexiste est qu’elle ne connaît pas de frontières sociales ou économiques et qu’elle touche les femmes et les filles de tous les milieux socio-économiques.
« Ce problème doit être abordé tant dans les pays en développement que dans les pays développés », a-t-il fait valoir, cité sur «ONU-Info». .
Le nouveau rapport d’ONU Femmes, intitulé « Mesurer la pandémie de l’ombre : la violence à l’égard des femmes pendant la pandémie de Covid-19 » (en anglais), révèle que dans 13 pays, près d’une femme sur deux a indiqué qu’elle-même ou une femme qu’elle connaît a subi une forme de violence depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Toutefois, le rapport souligne que des éléments factuels rigoureux indiquent qu’il est possible de mettre un terme à la violence à l’égard des femmes et des filles, se référant notamment aux programmes, aux stratégies à long terme qui s’attaquent aux causes profondes de la violence.
«#OrangezLeMonde : 16 Jours d’activisme à l’échelle mondiale»
Le rapport a donné le coup d’envoi des 16 jours d’activisme contre la violence sexiste. A travers le monde, donc, des dizaines de rencontres seront organisées afin de mobiliser l’action en faveur d’un avenir meilleur et sans violence pour les femmes et les filles, symbolisé par la couleur orange de la campagne.
Aussi, à l’instar des années précédentes, des édifices emblématiques du monde entier seront éclairés en orange pendant ces 16 Jours.