Les cinq membres permanents du CS s’engagent à prévenir la dissémination de l’arme nucléaire
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (France, Etats-Unis, Chine, Russie et Royaume-Uni) se sont engagés lundi à « prévenir la poursuite de la dissémination » des armes nucléaires.
Dans une déclaration commune avant une conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération (TNP), les cinq Etats dotés de l’arme nucléaire ont exprimé « leur détermination à prévenir la guerre nucléaire et à éviter les courses aux armements ».
Ils ont également considéré qu’il est de « leur responsabilité première d’éviter une guerre entre États dotés d’armes nucléaires et de réduire les risques stratégiques ».
« Nous affirmons qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée. Compte tenu des conséquences de grande ampleur qu’aurait l’emploi des armes nucléaires, nous affirmons également que celles-ci, tant qu’elles existent, doivent servir à des fins défensives, de dissuasion et de prévention de la guerre », ont souligné les cinq membres du Conseil permanent dans cette Déclaration commune rendue publique par l’Elysée.
Se disant « fermement convaincus de la nécessité de prévenir la poursuite de la dissémination de ces armes », Paris, Washington, Londres, Moscou et Pékin, ont réaffirmé l’importance de traiter les menaces nucléaires, tout en soulignant la nécessité de préserver et de respecter nos accords et engagements bilatéraux et multilatéraux en matière de non-prolifération, de désarmement et de maîtrise des armements.
« Nous demeurons déterminés à respecter nos obligations en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), notamment celle qui figure à l’article VI, de poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace », ont-ils affirmé.
« Chacun d’entre nous entend maintenir et renforcer encore ses mesures nationales destinées à empêcher l’utilisation non autorisée ou non intentionnelle d’armes nucléaires. Nos déclarations passées sur le déciblage, qui ont rappelé qu’aucune de nos armes nucléaires ne prenait pour cible l’un d’entre nous ou un quelconque autre État, demeurent valides », poursuit le texte.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ont souligné, dans ce contexte, « leur volonté de travailler avec tous les États pour mettre en place un environnement de sécurité permettant d’accomplir davantage de progrès en matière de désarmement, avec pour objectif ultime un monde exempt d’armes nucléaires avec une sécurité non diminuée pour tous ».
« Nous entendons continuer à rechercher des approches diplomatiques bilatérales et multilatérales pour éviter les affrontements militaires, renforcer la stabilité et la prévisibilité, accroître la compréhension et la confiance mutuelles, et prévenir une course aux armements qui ne profiterait à personne et nous mettrait tous en danger. Nous sommes déterminés à poursuivre un dialogue constructif dans le respect et la reconnaissance mutuels de nos intérêts et préoccupations en matière de sécurité », ont-ils affirmé.
Cette déclaration est publiée avant la tenue, prévue cette année sous l’égide de l’ONU, de la 10e Conférence d’examen des parties au TNP, le traité international entré en vigueur en 1970 afin d’empêcher la propagation des armes nucléaires. Il compte 191 Etats parties.
Elle intervient en pleine négociation avec l’Iran, soupçonné par les occidentaux de vouloir se doter de la bombe atomique.
Des négociations ont repris en décembre à Vienne pour relancer l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien (JCPOA), devenu moribond après le retrait des Etats-Unis en 2018.