Point de vue

Avec optimisme, une nouvelle page s’ouvre entre l’Espagne et le Maroc

Après une brouille diplomatique qui a duré plusieurs mois, une nouvelle page s’ouvre entre l’Espagne et le Maroc, Madrid ayant convenu de construire avec Rabat une nouvelle relation basée sur la transparence, la communication permanente, et la confiance et le respect mutuels, tout en s’abstenant de toute action unilatérale. Une nouvelle situation est en vue de nature à booster la coopération bilatérale dans les différents domaines, promouvoir la prospérité au profit des deux peuples et renforcer, parallèlement, la paix et la stabilité régionale.

Par : El Mostafa Nazih

En considérant l’initiative marocaine d’autonomie « comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend » au sujet du Sahara marocain, comme l’a souligné le message adressé à SM le Roi Mohammed VI par le Président du Gouvernement d’Espagne, Pedro Sánchez, Madrid inaugure ainsi une nouvelle étape dans les relations hispano-marocaines.

C’était dans le Discours Royal du 20 août 2021 que SM le Roi Mohammed VI avait appelé à « inaugurer une étape inédite dans les relations entre Nos deux pays, fondée sur la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements ». Le Discours Royal donnait matière à réflexion, et avait permis à des médias de prédire un nouveau départ, « plus prometteur », des relations Espagne-Maroc.

Ces relations en sortiront certainement renforcées, sachant que l’Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc qui pourra consolider davantage son partenariat économique avec le Royaume en termes d’échanges commerciaux et d’investissements, y compris dans les provinces du Sud, en constant développement.

La position de l’Espagne s’inscrit par ailleurs dans la continuité de ses relations de coopération vitale avec le Maroc en matière économique, de tourisme, et de lutte contre la migration clandestine et le terrorisme. Laquelle position intervient, à noter, dans le sillage de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara et de l’appui constamment renouvelé de la Ligue des Etats arabes et des pays du Conseil de Coopération du Golfe à la préservation de l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc ainsi que dans le contexte de l’ouverture de plusieurs Consulats de pays africains et arabes, notamment, à Laâyoune et à Dakhla.

Si la position de l’Espagne concernant le Sahara marocain s’aligne sur celles d’autres pays européens et puissances mondiales, elle tire néanmoins son importance particulière de son statut d’ancienne puissance coloniale au Sahara. Il faut dire à ce titre que sa décision, soutenant désormais l’initiative marocaine, est en droite ligne avec ses relations historiques -humaines et culturelles ainsi qu’économiques- avec le Maroc. On ne le répétera jamais assez, les relations maroco-espagnoles sont, de par l’histoire commune, d’abord, humaines et culturelles, et puis, économiques, illustrées notamment par l’immigration marocaine en Espagne et l’immigration espagnole au Maroc. La prise de conscience est notable, des deux côtés, que les deux peuples ont encore tant de choses à faire ensemble.

Cette décision confirme ainsi la relation stratégique entre l’Espagne et le Maroc dont le partenariat et la coordination sont essentiels pour l’Europe et l’Afrique, puisque les deux pays constituent les ponts entre les deux continents.

Si l’Espagne reconnaît enfin la justesse de l’initiative marocaine d’autonomie, c’est parce que celle-ci constitue également la seule base sérieuse, réaliste, pertinente et crédible mise en avant depuis 2007, déjà. En soutenant l’initiative marocaine, Madrid peut contribuer par conséquent au règlement du différend. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a précisé dans ce sens que l’objectif ayant présidé à cette décision est de « contribuer à mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de 46 ans », et que son pays a emboîté le pas à d’autres puissances mondiales ayant soutenu l’approche marocaine.

Cette nouvelle donne ne devrait-elle pas inciter à faire preuve de bon sens qui doit prévaloir pour le règlement du différend artificiel autour du Sahara marocain, qui n’a que trop duré, impactant les relations multilatérales dans la région ?

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