Les pays africains, « victimes » du conflit en Ukraine, souligne Macky Sall
Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA), a appelé, vendredi, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, à « prendre conscience » que les pays africains sont « des victimes » du conflit en Ukraine qui pourrait provoquer une crise alimentaire en Afrique, selon l’Agence de Presse sénégalaise (APS).
« (…) je suis venu vous voir pour demander de prendre conscience que nos pays, même s’ils sont éloignés du théâtre [de la guerre en Ukraine] sont des victimes de cette crise au plan économique », a déclaré Macky Sall à l’endroit de Vladimir Poutine qui l’a reçu le même jour à Sotchi.
Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, Macky Sall indique que l’Afrique souffre des conséquences du conflit en Ukraine, en particulier des sanctions frappant la Russie. « (…) nous n’avons plus accès aux céréales venant de Russie, au blé en particulier, mais surtout aux engrais, à l’urée en particulier pendant que notre agriculture est déjà déficitaire ».
Le président de l’UA souligne que cette situation représente « une sérieuse menace sur la sécurité alimentaire du continent ». Et d’estimer, à ce propos, que le secteur alimentaire (céréales, engrais) doit être placé « hors sanction ».
Macky Sall a également rappelé que la majorité des pays africains ont « évité de condamner la Russie ». Le continent africain, comme l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique, soit « une bonne partie de l’humanité », a préféré ne pas se mêler du conflit.
Il a aussi salué le « rôle de la Russie dans la lutte pour les indépendances des pays africains ». « Ce rôle ne peut être oublié par l’Afrique et cette amitié au nom de laquelle je viens pour les 54 pays de l’UA, fait que nous venons vraiment avec beaucoup d’espoir (…) », a-t-il dit.
Selon le président Macky Sall, l’UA souhaite « renforcer non seulement la coopération bilatérale entre la Russie et l’Afrique », mais aussi « parler de la crise et de ses conséquences sur nos populations ».
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, déclarait, en mars dernier, que la guerre en Ukraine avait des conséquences bien au-delà de ses frontières et pouvait entraîner un « effondrement du système alimentaire mondial », appelant à « éviter un ouragan de famine ».