Maroc : Rencontre sur la mise en œuvre de la Charte de l’investissement

Au Maroc, la mise en œuvre de la Charte de l’investissement a été au cœur d’une rencontre tenue, mardi à Casablanca, entre le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, Karim Zidane, et les membres du Conseil d’Administration de la Confédération générale des Entreprises du Maroc (CGEM).
Les discussions ont porté notamment sur la déclinaison territoriale de cette Charte qui constitue un levier majeur pour dynamiser l’investissement et favoriser la création d’emplois, ainsi que sur le rôle central du secteur privé.
Intervenant à cette occasion, M. Zidane a rappelé que depuis l’opérationnalisation, en mars 2023, de la Charte de l’Investissement, 191 projets ont été approuvés avec 326 milliards de dirhams (MMDH) d’investissements prévisionnels.
Ces projets, validés par sept commissions nationales de l’investissement (CNI), devraient générer 150.000 emplois directs et indirects à travers le Royaume, a-t-il précisé, faisant savoir que 83% desdits projets ont déjà démarré, notamment dans des secteurs stratégiques comme les véhicules électriques et les gigafactories, ce qui démontre la concrétisation rapide des engagements pris et met en avant la dynamique positive confirmée en janvier 2025.
Le ministre a détaillé que sur les 191 projets approuvés, 177 relèvent du dispositif principal, représentant 248 MMDH et plus de 90.000 emplois, tandis que 12 projets stratégiques totalisent 78 MMDH et 60.000 emplois.
Cette rencontre a été aussi l’occasion pour M. Zidane d’insister sur l’équité territoriale avec 50% des investissements prévus en dehors de l’axe Tanger-Casablanca, ainsi que sur la diversité des secteurs concernés, notant que 81% des projets sont portés par des entreprises marocaines, ce qui témoigne de l’efficacité de la Charte pour les investisseurs nationaux.
De son côté, le président de la CGEM, Chakib Alj, a salué les efforts déployés par l’Exécutif pour stimuler l’investissement, tout en soulignant les priorités du secteur privé, notamment le soutien aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) et la création d’emplois.
« Les entreprises marocaines sont parfaitement conscientes de la responsabilité qui est la leur pour créer de la valeur ajoutée et de l’emploi, continuer à innover et accélérer la dynamique de croissance économique, à la lumière du momentum remarquable que connaît notre pays, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’Assiste », a dit M. Alj, mettant en avant les opportunités offertes par les grands événements comme la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football 2025 et la Coupe du Monde 2030, ainsi que les 130 MMDH prévus dans le cadre de la loi de finances pour l’investissement.
« Nous nous attendons donc à ce que l’objectif d’atteindre 550 MMDH d’investissement privés entre 2022 et 2026, soit dépassé. En effet, 2024 a été une très bonne année pour l’investissement privé au Maroc avec 120 MMDH, une augmentation de 20% par rapport à 2023 », a-t-il poursuivi.
Parallèlement, le président de la CGEM a plaidé pour une modernisation du Code du travail, une simplification du parcours de l’investisseur et une réforme de la formation professionnelle.
« Les perspectives économiques pour les prochaines années sont prometteuses, malgré une sécheresse drastique à laquelle fait face notre pays et qui nous fait perdre chaque année de précieux points de croissance », a-t-il estimé.
Et de conclure que « face à cela, il est important de continuer à simplifier l’acte d’investir et donner à l’entreprise marocaine lisibilité, visibilité et d’autres moyens dont elle a besoin pour être compétitive et se projeter dans l’avenir. Tout comme il est important que l’entreprise continue à investir et à créer de la valeur ajoutée ».
(Avec MAP)