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Violences à El Fasher : Le HCR et l’OIM alertent sur le sort de milliers de civils en fuite

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont lancé, mardi, un nouvel appel à la protection des civils à El Fasher, dans le nord du Darfour, alors que des violences d’une intensité croissante forcent des milliers de personnes à fuir la ville assiégée.

« Le HCR est profondément préoccupé par l’escalade de la violence brutale à El Fasher, qui a contraint des milliers de civils à fuir et en a laissé beaucoup d’autres piégés avec très peu d’options », a déclaré Jacqueline Wilma Parlevliet, cheffe du bureau du HCR à Port-Soudan, lors d’un point de presse au Palais des Nations à Genève.

Selon les estimations du HCR et de l’OIM, environ 26.000 personnes ont fui la ville en quelques jours, tentant d’échapper aux combats et aux exactions. Les civils, confrontés à des postes de contrôle armés, des extorsions, des arrestations arbitraires et des violences graves, rejoignent en majorité la localité de Tawila, à une cinquantaine de kilomètres, où les agences humanitaires tentent d’apporter une aide d’urgence.

Le HCR fait état de témoignages de violences sexuelles généralisées contre les femmes et les filles, ainsi que d’exécutions sommaires à El Fasher. L’agence onusienne appelle toutes les parties « à s’abstenir de toute attaque contre les civils et à garantir leur passage en sécurité », rappelant que « le respect du droit international humanitaire est une obligation, non une option ».

Les humanitaires font face à des difficultés d’accès majeures du fait de l’insécurité et de la coupure des communications dans la région. Des milliers de personnes restent piégées dans la ville, privées de nourriture, d’eau et de soins médicaux.

L’OIM, de son côté, indique que des kits d’abris d’urgence et des tentes sont en cours d’acheminement vers Tawila pour répondre à l’afflux massif de déplacés. L’organisation décrit des scènes « horrifiques » de familles marchant pendant des jours sous la chaleur, souvent sans ressources : « Les gens arrivent épuisés, affamés et terrifiés », souligne-t-elle dans un communiqué.

Les deux agences alertent sur un effondrement humanitaire imminent au Darfour et dans d’autres régions du Soudan, comme le Kordofan-Nord, où de nouvelles vagues de déplacements sont signalées. Le HCR prévient que son appel humanitaire 2025 pour le Soudan, déjà la plus grande crise de déplacement au monde, n’est financé qu’à 27 %.

L’OIM et le HCR exhortent la communauté internationale à agir de toute urgence pour garantir un accès sûr à l’aide et mettre fin aux souffrances des civils pris au piège d’un conflit qui dure depuis plus de 18 mois.

(Avec MAP)

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