Politique

L’ONU de plus en plus préoccupée par la violation des droits fondamentaux en Algérie

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Domme (HCDH) s’est dit de plus en plus préoccupé par la situation en Algérie où les droits fondamentaux, tels que les droits à la liberté d’opinion et de réunion pacifique, continuent d’être attaqués, rapporte, mardi 11 mai, le site de l’ONU.

Depuis la reprise des marches hebdomadaires du Hirak -le mouvement de contestation anti-régime- dans les rues d’Algérie le 13 février 2021, l’ONU a reçu des rapports « faisant état de l’usage inutile et disproportionné de la force contre des manifestants pacifiques, ainsi que d’arrestations continues », indique la même source.

Selon le HCDH, les autorités ont continué à bloquer l’accès aux points de rassemblement des manifestations. Des centaines de manifestants ou toute personne que les forces de l’ordre considère être un manifestant ont été arbitrairement arrêtés. « Certains manifestants auraient été détenus puis relâchés après avoir été contraints de signer un document promettant de ne plus participer aux manifestations », a ajouté M. Colville, porte-parole du HCDH, lors d’un point de presse, mardi, à Genève.

Des militants, des défenseurs des droits humains, des étudiants, des journalistes, des blogueurs et de simples citoyens exprimant pacifiquement leur désaccord ont continué à faire l’objet de poursuites pénales au cours des deux derniers mois, rapporte le site.

« Les militants du Hirak continuent d’être poursuivis sur la base de lois trop vagues, même après l’annonce d’une grâce présidentielle en février de cette année », a affirmé M. Colville.

Des manifestants toujours en détention

Environ 70 personnes seraient toujours détenues pour avoir exercé leurs droits humains légitimes. Certaines d’entre elles purgent de longues peines tandis que d’autres sont en détention provisoire. « De nouvelles allégations de violences physiques et sexuelles en détention ont également fait surface ces derniers jours », a indiqué M. Colville, cité par « ONU-Info ».

Le HCDH demande « instamment aux autorités algériennes de cesser de recourir à la violence pour disperser les manifestations pacifiques » et exhortent Alger à « mettre fin aux arrestations arbitraires et détention de personnes ayant exercé leurs droits à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique ».

L’ONU demande également « aux autorités algériennes d’honorer la grâce présidentielle accordée aux personnes participant au mouvement Hirak, et de cesser toute forme de harcèlement et d’intimidation à leur encontre », a fait remarquer le porte-parole.

Le HCDH réitère son appel aux autorités pour qu’elles mènent « des enquêtes rapides, impartiales et efficaces sur toutes les allégations de violations des droits humains (…) » et qu’elles veillent à ce que « les victimes obtiennent des réparations ». Il demande également aux autorités de réviser le Code pénal et les autres lois répressives, notamment la loi 12-06 sur les associations et la loi 91-19 sur les réunions et manifestations publiques, afin de les mettre en conformité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, tous deux ratifiés par l’Algérie.

L’ONU réclame la fin des détentions arbitraires

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU avait déjà demandé aux autorités algériennes de mettre immédiatement fin aux violences contre des manifestants pacifiques et les arrestations arbitraires.

« Nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie et par la répression continue et croissante contre les membres du mouvement pro-démocratique du Hirak », avait déjà déclaré Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat, cité, le 5 mai, sur le site de l’ONU.

Selon les services de la Haut-Commissaire Michelle Bachelet, les manifestations, qui se poursuivaient en ligne à la suite de la pandémie de Covid-19, ont repris dans les rues ces dernières semaines, les autorités réagissant de la même manière répressive qu’en 2019 et 2020, avait-on rappelé.

Le Haut-Commissariat accuse les forces de sécurité algérienne d’un usage excessif de la force. Il estime que des centaines d’individus ont été arrêtés depuis la reprise des manifestations le 13 février 2021.

Le Haut-Commissariat a également reçu « des allégations de torture et de mauvais traitements en détention, y compris de violences sexuelles ». Par conséquent, il appelle à cesser tout recours à la violence contre des manifestants pacifiques et « à mettre un terme aux arrestations et détentions arbitraires », avait rapporté, le 5 mai, « ONU-Info ».

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