L’interdiction des ententes permet d’éviter la hausse injustifiée des prix, selon le président du Conseil de la concurrence
L’interdiction des ententes par la loi vise à protéger le consommateur et les opérateurs, tout en évitant les hausses injustifiées des prix suite aux pénuries, a souligné, dernièrement à Rabat, le président du Conseil de la concurrence, Ahmed Rahhou.
L’interdiction des ententes vise premièrement à protéger le consommateur pour qu’il ait les meilleurs prix et deuxièmement à protéger les opérateurs contre les alliances qui peuvent se faire contre leurs intérêts, a dit M. Rahhou lors d’un entretien accordé dernièrement à la MAP suite à la publication d’un communiqué, rappelant que « la pluralité et la non concertation au Maroc vise à éviter les pénuries, qui sont souvent source d’une augmentation injustifiée des prix ».
« Il faut veiller à ce que les ententes n’aient pas lieu, notamment lorsqu’il y a une augmentation des prix des matières premières pour éviter d’avoir des prix en hausse, au-delà du raisonnable », a-t-il souligné.
Suite à la flambée des prix des produits de l’énergie et des matières premières que connait le monde entier et qui influe sur l’ensemble des produits consommés, M. Rahhou a indiqué que le communiqué publié par le conseil de la concurrence et adressé à toutes les associations professionnelles, les fédérations ou syndicats sectoriels, vise à rappeler à certaines associations, qui étaient amenées à annoncer des augmentations concertées de prix, que « les règles en matière de fixation de prix sont celles de l’offre et de la demande, comme stipulé par la loi ».
Concrètement, cela signifie que le vendeur ou le distributeur du produit est seul qui peut juger si il doit augmenter ou baisser les prix, a expliqué le président du Conseil de la concurrence.
Et de soutenir que ce communiqué constitue aussi « un rappel de la vigilance du conseil par rapport à ce qui se produit dans le marché », et que si ces pratiques sont constatées, « elles pourraient donner lieu à des enquêtes et à des conséquences, prévues dans le cadre de la loi ».
Lorsque deux ou plusieurs opérateurs se rencontrent, notamment dans le cadre de leurs associations professionnelles, « ils ont interdiction de parler des prix, de les fixer de manière conjointe et de discuter des éléments qui peuvent les influencer notamment les prix d’achat, le niveau des stocks et les stockages communs », a précisé le président du Conseil de la concurrence.
Dans le sillage de la hausse des prix due à une conjoncture internationale aggravée par des événements géopolitiques, M. Rahhou a souligné que le conseil veille à ce que la « hausse est induite par l’extérieur ne soit pas exagérément démultipliée au Maroc et qu’on n’en profite pas pour aller vers des niveaux de hausse qui ne sont pas compatibles avec ce qui est constaté sur le marché ».
Par ailleurs, il a fait savoir que la conjoncture mondiale pourrait impacter l’accès au produit, appelant les opérateurs marocains « à rester alertes et à veiller sur l’approvisionnement », notamment en produits de première nécessité, puisqu’« un manque à un instant donné, peut accentuer encore l’augmentation de prix ».