Le président de l’UA appelle à une réforme de la gouvernance mondiale

Le président de la république du Sénégal, président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall, a appelé, lundi, à une réforme de la gouvernance mondiale dont il a déploré les « incohérences ».
Intervenant à l’ouverture de la 8-ème édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique à Diamniadio, 30 km de Dakar, le chef de l’Etat sénégalais a critiqué les insuffisances d’organisations comme le Conseil de sécurité de l’ONU ou le G20 en énumérant les sombres réalités auxquelles est confrontée l’Afrique : propagation jihadiste, conséquences des crises climatique et sanitaire et de la guerre en Ukraine, et recrudescence des coups d’Etat.
« Force est de constater que le tableau n’est pas reluisant » sur le continent, a dit Macky Sall à l’ouverture de cette conférence réunissant des dirigeants et des experts internationaux, sous le thème « l’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté ».
« Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine, c’est une menace globale », a-t-il déclaré en présence notamment de ses homologues angolais et cap-verdien, invités d’honneur de cette 8ème édition.
« L’inertie du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme en Afrique porte en elle la défaillance du système multilatéral », a fait noter Macky Sall.
« Pour inspirer confiance et adhésion, le multilatéralisme doit servir les intérêts de tous », sous peine de « perdre la légitimité et l’autorité attachées à son autorité », a-t-il ajouté.
« Face au terrorisme, les opérations classiques de paix des Nations unies ont montré leurs limites », a dit le président de l’UA. « Nous devons changer la doctrine des opérations de maintien de la paix qu’il convient de mettre à jour en intégrant pleinement la lutte contre le terrorisme, y compris en Afrique », a-t-il ajouté.
Il a assuré qu’il ne s’agissait pas d’éluder « les manquements dont les solutions relèvent de notre responsabilité », en évoquant les « changements inconstitutionnels de gouvernement ».
« Ces pratiques ne sont pas acceptables. Elles ne peuvent servir de remède à nos maux. Au contraire, elles les aggravent et nous retardent sur le chemin du développement », a-t-il lancé.
L’ouverture du Forum s’est déroulée en présence également du vice-Premier ministre de la Guinée-Bissau, Soares Sambu, de la secrétaire d’Etat française chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, du ministre délégué japonais auprès du ministère des Affaires étrangères, Yamada Kenji, de la secrétaire adjointe américaine à la défense chargée des affaires africaines, Chidi Blyden, et des représentants du Corps diplomatique accrédité au Sénégal, dont l’ambassadeur de SM le Roi, M. Hassan Naciri.
La rencontre organisée par le ministère des Affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur (MAESE) avec l’appui de plusieurs pays et organisations partenaires du Sénégal dont le Japon et la France, a connu aussi la participation d’experts et chercheurs provenant de tous les continents.
Ce forum vise à mettre l’accent d’abord sur la recherche de réponses aux enjeux de sécurité et de stabilité par une plus grande autonomie dans la mobilisation et le développement des capacités endogènes de maintien de la paix, notamment l’opérationnalisation de l’architecture de paix et de sécurité de l’UA ainsi que des approches efficaces pour lutter et/ou prévenir l’expansion de l’extrémisme violent. (Avec MAP)