Le leadership politique ‘’nécessaire’’ pour faire des droits de l’homme ‘’une réalité’’
Les droits de l’homme « ne sont pas en crise » mais le leadership politique est nécessaire pour faire de ces droits une réalité, a affirmé, lundi à Genève, le Haut-Commissaire des Nations-unies aux droits de l’homme, M. Volker Türk.
Présentant devant la 57ème session ordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations-unies (CDH) qui se tient sous la présidence du Maroc, une mise à jour de son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme dans le monde, M. Türk a dressé un bilan inquiétant d’un monde qui se trouve, selon lui, « à une étape charnière » nécessitant une grande vigilance mais aussi de l’action, sous peine de se diriger vers un « avenir dystopique », fait d’« escalades militaires, de répression et de désinformation ».
Rappelant que les quatre conventions de Genève adoptées il y a 75 ans, visaient à éviter les dévastations causées par la guerre mondiale, dans l’esprit de la Charte de l’ONU qui tend à « préserver les générations futures du fléau de la guerre », il a déploré que ce phénomène continue à se répandre partout dans le monde, toujours en proie aux conflits.
« La guerre à Gaza est l’exemple le plus frappant », a-t-il relevé, mettant en garde que ce conflit régional risque d’avoir des incidents dans bien de pays. Il a également pointé la persistance du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et d’intolérance qui en résultent, et ce malgré quelques progrès qui « restent inégaux et insuffisants ».
« Nous pouvons soit continuer sur la voie actuelle – une nouvelle normalité dangereuse – et nous diriger, tels des somnambules, vers un avenir dystopique. Ou bien nous pouvons nous réveiller et inverser le cours des choses pour notre bien, pour l’humanité et pour la planète », a-t-il prévenu.
A mi-mandat de sa mission, le haut-commissaire de l’ONU exhorte les États à se mobiliser pour inverser la tendance, en les encourageant à intégrer la dimension Droits de l’homme aux politiques dans la perspective de bâtir « un monde équitable, paisible et juste ».
« La promotion des droits de l’homme doit être la première préoccupation de la communauté internationale », a insisté M. Türk qui prône une approche tournée vers l’avenir basée sur la transparence, le dialogue et des politiques fédératrices, tout en tirant les leçons du passé en identifiant les points faibles des politiques menées.
Le rapport annuel sur la situation des droits de l’homme dans le monde fera l’objet d’un débat général ce mardi et demain mercredi dans le cadre la 57ème session ordinaire du CDH qui se tient jusqu’au 11 octobre au Palais des Nations sous la présidence de l’ambassadeur Omar Zniber, Représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations-unies à Genève et président en exercice du Conseil des droits de l’Homme au titre de l’année 2024.
Pour sa session de septembre, le Conseil examinera plus de 80 rapports, dont également ceux présentés par des experts et par des organes d’enquête sur la situation des droits humains dans près de cinquante pays. Il tiendra de même vingt débats interactifs avec des titulaires de mandats des procédures spéciales.
(Avec MAP)