Le Maroc et les USA, une alliance historique, un partenariat stratégique et des dates charnières

Par : El Mostafa Nazih
Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les relations entre le Royaume du Maroc et les Etats-Unis d’Amérique ne cessent de se développer et se diversifier. Ces relations sont placées sous de bons auspices en ce deuxième mandat du Président Donald Trump, lequel mandat promet de les voir encore plus distinguées, s’appuyant sur les liens historiques, politiques et économiques entre les deux Nations.
Vues d’un angle historique, les relations maroco-américaines puisent leur force dans des dates charnières qui soulignent leur particularité et leur qualité, dans la continuité. Ces relations séculaires sont devenues au fil des temps stratégiques, eu égard également à la situation géographique privilégiée du Maroc, à proximité de l’Europe et bordé à la fois par la mer Méditerranée et l’océan Atlantique.
Le Royaume du Maroc et les États-Unis d’Amérique sont unis par une alliance historique et un partenariat stratégique qui ont résisté à l’épreuve du temps, avait, dans ce sens, affirmé Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans un message au Président Donald Trump à l’occasion de son élection, à nouveau, Président des Etats-Unis d’Amérique, en novembre 2024.
Se référer, en effet, à la date du 1-er décembre 1777, c’est pour rappeler que le Maroc avait anticipé la reconnaissance de la jeune nation américaine et est devenu le premier pays à reconnaître l’indépendance des États-Unis, et à celle du 25 janvier 1786, pour rappeler la signature du « Traité de paix et d’amitié maroco-américain » connu sous le nom de « Traité de Marrakech » qui a été ratifié le 18 juillet 1787 par le congrès américain, ainsi qu’à celle du 14-24 janvier 1943 qui marque la tenue de la Conférence d’Anfa à Casablanca avec la participation du Président américain Franklin Delano Roosevelt. Quant à celle de 1957, elle marque une étape très importante dans les relations bilatérales. Feu Sa Majesté Mohammed V avait, cette année-là, au lendemain de l’indépendance, effectué une visite officielle aux Etats-Unis, à l’invitation du Président Dwight David Eisenhower. S’en est suivie, depuis, les visites de part et d’autre des hauts responsables des deux pays, à commencer particulièrement par la visite officielle en décembre 1959 à Casablanca du Président Eisenhower ; un chapitre politique qui allait servir le volet économique.
Sur ce plan justement et au fil des années, les relations économiques ont continué, lentement mais sûrement, à se consolider jusqu’à l’aboutissement le 15 juin 2004 à la signature de l’Accord de Libre Echange, le seul jusqu’à présent signé avec un pays africain, boostant ainsi les échanges bilatéraux et les investissements. Dès son entrée en vigueur le 1-er janvier 2006, a-t-on relevé, les entreprises américaines ont renforcé leur présence au Maroc, considéré comme « porte d’entrée » vers le reste de l’Afrique et qui a – disons-le en passant – toujours eu d’excellentes relations bilatérales sur les plans politique et économique dans le cadre africain. Son retour au sein de l’Union africaine et son adhésion à la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) en 2017, ont amplement contribué à l’intensification des échanges interafricains dans l’attente de la mise en route effective de la ZLECAf (Zone de Libre-Echange Continentale Africaine).
Dans la même veine, le rapport annuel du département d’Etat américain a souligné en juillet 2024 que le Maroc « encourage et facilite activement » les investissements étrangers et tend à s’imposer comme « hub régional d’affaires » et « porte d’entrée » vers le reste du continent africain.
Lorsque le Maroc est ainsi mis en avant en tant que trait d’union avec le reste de l’Afrique, sont vite mentionnées ses grandes villes au Sud telles que Laâyoune et Dakhla où les Consulats de plusieurs pays sont ouverts et au vu du niveau de développement qu’elles ont atteint dans différents secteurs ce qui a incité, à ce propos, certaines de leurs homologues américaines, comme Arlington dans l’État du Texas et Columbus, capitale de l’Ohio, respectivement, à signer avec ces cités des accords de jumelage en octobre 2024, et ce, dans le but de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines d’intérêt commun, a-t-on indiqué à l’occasion.
En 2004, rappelle-t-on aussi, mais sur le plan politico-militaire cette fois-ci, le Maroc est devenu parmi les « Alliés majeurs hors-OTAN » des États-Unis, un statut hautement stratégique accordé à un nombre restreint de pays. Cependant, la date qui tient profondément à cœur aux Marocains c’est sans conteste celle du 10 décembre 2020 lorsque le Président républicain Donald Trump a reconnu la marocanité du Sahara. Son successeur démocrate Joe Biden a confirmé, lui aussi, la reconnaissance américaine de la souveraineté du Royaume du Maroc sur son Sahara. Et au Maroc on ne pouvait que se féliciter de la réélection de Trump en 2024. À juste titre d’ailleurs puisque les membres de son équipe gouvernementale réaffirment, depuis, la position des Etats-Unis. Et si l’on se contente de la voix du Secrétaire d’Etat Marco Rubio, à l’occasion de l’entretien avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, le 8 avril 2025 à Washington, le responsable américain a réitéré que « les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara ».
On peut y ajouter également celle du nouvel ambassadeur au Maroc, Richard Duke Buchan III, nommé le 7 mars 2025, qui a, lors de l’audition de sa confirmation devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat mardi 29 juillet 2025 à Washington, réaffirmé la position de son pays reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara et soutenant « la Proposition d’Autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc comme seule base pour une solution juste et durable au différend ».
Dans ce cadre, peut-on se demander, quelle serait la vision de Washington, durant ce deuxième mandat de Donald Trump, quant à la question de la stabilité régionale pour laquelle Rabat œuvre. Il y va bien d’un manque à gagner en termes de relations humaines et d’échanges économiques et touristiques.
Force est de constater notamment que le différend régional autour du Sahara marocain – artificiel de surcroît et qui n’a que trop duré – a connu tant d’évolutions politiques ainsi qu’économiques, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dont la position de plusieurs autres pays dans les différents continents y compris celle de la France, l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Portugal, l’augmentation du nombre de Consulats dans les villes de Laâyoune et Dakhla, et le renforcement des Investissements Directs Etrangers dans la région.
Par ailleurs et dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement pour les provinces du Sud, de grandes réalisations ont vu le jour et d’autres projets structurants sont en cours dans les provinces du Sahara dont le port de Dakhla, « Dakhla Atlantique » qui sera un hub maritime stratégique pour l’Afrique. En faveur de l’Afrique également s’inscrit l’Initiative Atlantique Royale lancée par Sa Majesté le Roi et son impact sur la prospérité et la sécurité dans le continent, ainsi que le Projet de Gazoduc Afrique Atlantique entre le Maroc et le Nigeria ; Initiative et Projet qui consacrent la solidarité africaine du Royaume et rappellent notamment l’action du Maroc indépendant qui n’avait jamais cessé son soutien aux autres pays africains pour recouvrer leur indépendance.
Etant face à nombre de dossiers en vue de mettre fin à des conflits, le second mandat de Donald Trump serait-il décisif, lui qui a déclaré, en mai 2025 au Qatar, que sa priorité est « de mettre fin aux conflits » ?