Economie

Engagement africain à faire de la souveraineté alimentaire une « priorité »

Des chefs d’Etat et de gouvernement africains se sont engagés, mercredi, à faire de la souveraineté alimentaire une « priorité » avec plus d’investissements et de soutien aux agriculteurs et aux jeunes pour l’accès au foncier.

Les chefs d’Etat et de gouvernement s’exprimaient dans le cadre d’un Panel de haut niveau, organisé lors du deuxième Sommet de Dakar sur la souveraineté alimentaire et la résilience, organisé par la Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec le gouvernement sénégalais et la Commission de l’Union africaine (UA).

La rencontre est axée sur l’action engageant les chefs d’Etat et de gouvernement africains dans la mobilisation des ressources destinées à exploiter le potentiel agricole et alimentaire du continent.

La hausse des prix de matières premières de base telles que le blé et le maïs doit « accélérer l’impératif d’aller vers de plus grands investissements pour nous nourrir nous-même aujourd’hui et dans le futur », a déclaré le président nigérian, Muhammadu Buhari.

Il s’agit d’accroître la productivité agricole par des mécanismes innovants de financement pour assurer la sécurité alimentaire du continent et arrêter de dépendre des importations, a dit M. Buhari.

Cette option nécessite également l’accès des agriculteurs au foncier, aux intrants de qualité notamment les semences, les engrais et du matériel agricole moderne, a-t-il affirmé en présence de ses homologues sénégalais, kenyan, mauritanien et des Premiers ministres ivoirien et nigérien.

Le président Buhari a noté qu’une option vers une « souveraineté alimentaire durable demande des investissements dans l’agriculture, l’élevage, la pêche et en acteurs de ces secteurs ».

Prenant la parole, le chef de l’Etat malgache, Andry Rajoelina, a déclaré être venu au sommet Dakar sur la souveraineté alimentaire pour « montrer » son « engagement à sauver l’histoire » du continent.

« Nous avons des armes beaucoup plus puissantes que des bombes et des chars, ce sont nos terres, la jeunesse et des agriculteurs volontaristes à aider pour changer l’histoire de l’Afrique », a lancé Rajolina.

Le continent africain qui fait 30 millions d’hectares de terre est beaucoup plus grand que la Chine, l’Europe et les Etats-Unis, a déclaré le président malgache.

« Certainement nous avons tous des programmes de souveraineté alimentaire et de résilience mais il y a une chose qu’on devrait partager, c’est notre devoir de nourrir nos populations », a-t-il lancé à ses homologues africains.

La solution, a encore relevé M. Rajolina, c’est que les chefs d’Etat africains puissent arriver par des investissements soutenus à augmenter le rendement de chaque agriculteur en lui octroyant des semences, des engrais et des terres.

Pays sahélo-sahélien avec seulement quatre mois de pluviométrie, le Niger ne dispose que d’un tiers de sa superficie cultivable, a indiqué, de son côté, le Premier ministre de ce pays, Ouhoumoudou Mahamadou.

C’est pourquoi, a-t-il dit, le Niger a adapté son agriculture à ce contexte « pas du tout favorable » en initiant le programme dénommé les « Nigériens nourrissent les Nigériens » (NNN).

Toutefois, le Niger dispose d’une des plus grande réserve d’eau souterraine à faible et grande profondeur allant d’un mètre à 1000 mètres, a-t-il noté.

C’est pourquoi, le gouvernement nigérien s’est engagé par des investissements avec l’appui de partenaires à développer une agriculture hors saison pour l’augmentation des rendements, a-t-il expliqué, soulignant que des forages et des barrages sur des cours d’eau ont été réalisés pour permettre de passer de 5000 tonnes de production céréalière à 800 000 tonnes en 2022 avec en perspective un million de tonnes pour la prochaine année.

Le Vice-président ivoirien, Tiémoko Meyliet Koné, a, pour sa part, incité les dirigeants africains à soutenir les agriculteurs à être du début à la fin de la chaîne de valeurs.

« Il faut que ceux qui produisent (les agriculteurs) soient jusqu’au bout de la chaîne pour tirer pleinement profit de leur travail », a lancé M. Koné lors de ce panel.

Dans son intervention, le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a notamment affirmé qu’il s’agit d’exploiter « le potentiel agricole du continent en allant résolument vers la transformation au profit des populations en lieu et place de l’importation abusive des denrées de première nécessité ».

Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a, quant à lui, réitéré particulièrement l’engagement de l’Union africaine à être le fer de lance de ces initiatives de souveraineté alimentaire avec la Banque africaine de développement et tous les partenaires techniques et financiers mobilisés pour accompagner cette dynamique.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité