Environnement

Face au stress hydrique, le dessalement serait-il l’alternative ?

Les participants à l’atelier d’échange international sur « Les ressources en eau non conventionnelles et les énergies renouvelables associées » ont souligné, dernièrement à Rabat, l’importance du dessalement pour faire face aux changements climatiques et atténuer l’impact du stress hydrique.

Dans une intervention titrée « Dessalement au Maroc, une solution durable pour l’alimentation en eau potable », le directeur technique et ingénierie à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Khalid Tahri, a affirmé que le stress hydrique est devenu quasi structuré, le dessalement se présente donc, à côté des ressources conventionnelles, comme une alternative supplémentaire et une solution, outre le transfert inter-bassin, pour sécuriser l’alimentation en eau et faire face aux changements climatiques.

« Le dessalement est devenu une ressource étudiée et analysée dans le cadre de la planification des ressources en eau », a insisté M. Tahri, rappelant que le Maroc s’est doté d’un arsenal juridique très important dans le secteur de l’eau et les secteurs collatéraux, à savoir l’énergie et le Partenariat Public-Privé (PPP), grâce aux lois et arrêtés qui couvrent tous les aspects et qui sont mis à jour régulièrement pour être en phase avec le contexte national et mondial.

Le Royaume s’est doté d’un programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation pour la période de 2020-2027 avec un investissement global de 143 milliards de dirhams, dont 43 milliards alloués à l’eau potable en vue de contribuer à la préservation des ressources en eau face aux changements climatiques et pérenniser la généralisation de l’accès à l’eau potable en milieu rural, a-t-il enchaîné. Il s’agit également d’améliorer l’assainissement liquide pour éviter tout risque de pollution sur la ressource en eau, a-t-il ajouté.

Actuellement, le dessalement s’inscrit aussi comme une ressource essentielle comme 1 à 2% est en voie d’augmentation à l’horizon 2030 grâce à diverses stations de dessalement, a-t-il relevé, précisant que le dessalement permet l’alimentation en eau potable des zones dépourvues ou manquant de ressources en eaux conventionnelles et la sécurisation de l’alimentation en eau potable face aux effets des changements climatiques. Ce procédé demeure également une solution compétitive par rapport à d’autres alternatives dont le transfert inter-bassin, a-t-il assuré.

Rappelant que le Maroc dispose de huit stations de dessalement, notamment à Boujdour, Laâyoune, Sidi El Ghazi, Lamhiriz, Al Hoceima et Tarfaya, M. Tahri a conclu que parmi les piliers importants pour le développement du dessalement figure la stratégie de l’eau, la régulation de l’énergie, le PPP et une expertise locale et internationale.

Pour sa part, Otmane Abousselham, project leader Dessalement au Groupe OCP, est revenu sur le Programme d’optimisation de l’eau qui se base sur trois points, à savoir la réduction de la consommation en eau, la mobilisation des ressources non-conventionnelles, ainsi que la R&D et Innovation.

Ce programme se traduit par des projets de dessalement et d’infrastructures associées, permettant de desservir les sites industriels ainsi que les villes et zones agricoles, a-t-il poursuivi, mettant en exergue les objectifs réalisés dans le cadre du plan d’urgence, notamment la station de dessalement d’eau de mer de Jorf Lasfar.

De son côté, le directeur central des études générales de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE), Imed Ben Lili, s’est attardé sur les problématique liées à l’eau en Tunisie, notamment l’insuffisance de cette ressource et sa qualité ainsi que l’impact des changements climatiques sur les ressources en eau.

L’expérience espagnole en la matière a été également passée en revue par Juan Ojeda Couchoud, directeur du département Ingénierie de l’eau au groupe TYPSA, qui a rappelé que ce pays ibérique dispose d’une grande tradition dans la gestion de l’eau, y compris plus de 1.300 grands barrages, dont ceux datant de l’époque romaine.

Organisé par l’ONEE et l’Institut méditerranéen de l’eau, cet atelier d’échange internationale visait à présenter les principaux résultats et recommandations de l’étude de faisabilité pour la création de l’observatoire international des ressources en eau non conventionnelles et des énergies renouvelables associées, de partager l’expérience du Maroc dans la promotion des ressources en eau non conventionnelles et les efforts déployés à l’échelle nationale pour l’optimisation des coûts à travers l’utilisation des énergies renouvelables, ainsi qu’à présenter des expériences réussies à l’échelle de la Méditerranée pour atténuer les effets du stress hydrique à travers l’utilisation des ressources en eau non conventionnelles.

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